Trois sortes de plantes issues de trois familles différentes portent le nom de rose de Jéricho.
- La véritable rose de Jéricho est l’Anastatica hierochuntica de la famille des crucifères. Sa zone géographique s’étend du Maroc au sud de l’Iran. Elle ne vit qu’un an et ne possède pas les caractéristiques des plantes à résurrection. Le mouvement de ses branches sèches et mortes est un mécanisme purement
physique utile à la reproduction. Lorsqu’il pleut, les branches sèches et courbées s’allongent et libérent les fruits. En cas de sécheresse, elles se replient de nouveau. Le processus peut se répéter à volonté en alternant périodes d’humidité et périodes de sécheresse, ce qui pourrait laisser penser à tort que cette plante est encore vivante. Son nom indique qu’elle a autrefois été rapportée de la Terre Sainte (Jéricho) comme symbole et curiosité par des pèlerins qui voyaient en elle une plante de la résurrection.
- La seconde «rose de Jéricho» est l’Asteriscus hierochuntica (syn. Pallenis hierochuntica) de la famille des composées. Elle ne vit elle aussi qu’un an et ne présente pas les caractéristiques des plantes dites de la résurrection. On la trouve en Afrique du Sud et dans la péninsule arabique jusqu’au désert du Sind en Inde. Ses fleures mûres présentent des mouvements hygroscopiques. Grâce à des processus de gonflement et de dégonflement dans les bractées, les fleures mûres se referment par temps sec et peuvent de nouveau s’ouvrir en quelques minutes dans une atmosphère humide. Ces mouvements se produisent également chez les plantes mortes car seules les structures des tissus morts en sont responsables. Ces mouvements ont un intérêt écologique puisqu’ils permettent le détachement des fruits dans des conditions de germination relativement favorables, c’est à dire dans un environnement très humide.
- La troisième «rose de Jéricho» est le Selaginella lepidophylla de la famille des sélaginelles. Il s’agit d’une fougère répandue en Californie, au Texas et au Mexique et qui présente les caractéristiques des plantes dites de la résurrection. Le comportement fortement hygroscopique de cette plante est frappant. Il s’explique par l’épaisseur plus importante des feuilles sur la face supérieure des tiges. Celle-ci peut ainsi absorber plus d’eau que la face inférieure. Par temps sec, les tiges se recroquevillent et donnent ainsi à la plante une forme pratiquement sphérique. La plante peut rester plusieurs mois en vie sous forme d’une pelote sèche tassée jusqu’à ce que de fortes pluies déclenchent une nouvelle croissance. Dans la nature, ces plantes ne poussent que très lentement en raison de la rareté des pluies. Dans le commerce, des exemplaires souvent morts sont proposés sous le nom de «rose de Jéricho». L’importante activité des collectionneurs a malheureusement considérablement réduit leur part dans les territoires originaux.
Selaginella lepidophylla en pleine croissance
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